Le ministère turc de la Défense a annoncé le déploiement de forces supplémentaires en Irak dans le cadre de l'opération « Griffe du tigre » qui vise, selon Ankara, le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK.
Le ministère a indiqué dans un communiqué que des unités de commandos supplémentaires avaient été déployées dans de nouveaux emplacements dans le nord de l'Irak après y avoir effectué des opérations aériennes.
Le ministère turc de la Défense a publié dimanche une vidéo montrant ses forces se préparant pour une opération militaire.
Le gouvernement irakien s’est antérieurement opposé à la présence de la Turquie sur son territoire, tout en exigeant le retrait immédiat des forces turques du pays.
Le ministère irakien des Affaires étrangères a convoqué, mardi 16 juin, l’ambassadeur de Turquie à Bagdad, Fatih Yildiz, suite aux frappes aériennes de l’aviation turque contre le nord de l’Irak, menées le lundi 15 juin au matin.
Lors de cette réunion, Abdel Karim Hachem, représentant en chef du ministère irakien des Affaires étrangères, a officiellement communiqué les protestations de Bagdad à Fatih Yildiz.
Abdel Karim Hachem a déclaré que le gouvernement irakien avait condamné la violation de l’espace aérien et terrestre du pays, étant en contradiction flagrante avec la Charte des Nations unies et le droit international et nuisant aux relations bilatérales, au principe du bon voisinage et au respect mutuel.
Lundi 15 juin au matin, des F-16 de l’aviation turque ont bombardé des localités à Makhmour et à Sinjar, dans le Nord irakien, sous prétexte de vouloir combattre le PKK.
Alors que la Turquie n’a pas prêté attention aux avertissements de Bagdad de mettre fin à ses opérations militaires sur le sol irakien et continue d’y déployer des troupes, l’Irak semble être déterminé à ramener Ankara à la raison.
Un député, membre de la commission de la défense nationale et de la sécurité du Parlement irakien vient de demander au gouvernement la saisine des instances internationales au sujet des agressions turques au nord du pays.
Dans un entretien avec le site d’information Al Maloomah, Ali al-Ghanemi a affirmé que le gouvernement irakien doit prendre des mesures appropriées face à l’agression de la Turquie à l’échelle internationale et soulever la question au Conseil de sécurité des Nations unies, car il est impossible de garder le silence face à une violation de la souveraineté nationale, a-t-il indiqué ajoutant que toute mesure prise par le gouvernement à cet égard est également soutenue par le Parlement irakien.
« Si la Turquie cherche des personnes blacklistées dans le nord de l'Irak, elle peut atteindre ses objectifs grâce à des accords officiels qu’elle a avec l'Irak sur la coopération en matière de sécurité et de renseignement. Mais, l'action unilatérale de la Turquie à cet égard est rejetée », a-t-il précisé.
Jamal Fakher, membre de la coalition Saeroun, a également appelé dimanche le Parlement irakien à convoquer une réunion extraordinaire pour examiner la décision de la Turquie et donner au gouvernement le plein pouvoir d'exercer toutes ses pressions sur Ankara pour mettre fin à ses agressions répétées contre le sol irakien.
« La rupture des liens économiques, l'expulsion des entreprises turques opérant en Irak, la fermeture de l'ambassade turque en Irak et l'expulsion de l'ambassadeur de Turquie à Bagdad, mais aussi la convocation du Conseil de sécurité pour examiner la question, figurent parmi les options de Bagdad face aux opérations illégales d’Ankara », a-t-il conclu.